Il y a trois ans, sortait « Eutheria », excellent premier album d’Equus, groupe genevois dont les membres avaient croisé le fer dans diverses formations telles que Impure Wilhelmina, Brakhage ou Chapter, et qui pratiquaient ici un post-rock progressif qui flirtait avec les explorations sonores. Aujourd’hui ces suisses s’éloignent un peu plus du post-rock de leurs origines pour construire des paysages sonores que ne renieront pas les amateurs de musique de films, et pour cause, puisqu’il s’agit d’une bande son réalisée pour Der Golem, wie er in die Welt kam, l’un des chefs-d’œuvre du cinéma expressionniste allemand, réalisé en 1920 par Paul Wegener.
Une relecture qui joue sur les atmosphères, complexe dans ses structures et pour autant d’une simplicité dans sa perception. A l’héritage rock viennent se mêler les sonorités d’instruments plus inattendus comme la clarinette, l’harmonium ou le mellotron, qui donnent à l’ensemble des saveurs, des couleurs d’une grande variété.
On pense parfois au catalogue du label allemand ECM, les fantômes d’un jazz éthérée et contemplatif, celui du saxophone de Jan Garbarek, les teintes helléniques d’Eleni Karaindrou, le concertina de Dino Saluzzi, une rêverie à la fois délicate et intense. L’univers d’Equus fait la part belle aux émotions, avec une rare élégance.
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Le groupe sera en concert à Besançon (04/11, Les Passagers du Zinc) puis à Bordeaux (06/11, I-Boat) et à Gent (12/11) en Belgique dans le cadre du Dunk Festival – Zottegem. La date prévue le 11/11 à Paris est malheureusement, quant à elle, annulée.